L'avion de Vietnam Airlines est à moteurs à hélices. Un ATR 72s. Pour moi, c'est une première. On rentre et on sort par l'arrière. De chaque côté du couloir, il y a deux fauteuils. De charmantes hôtesses nous servent une boisson.
L'avion survole quelques minutes le golfe de Thaïlande. Enfin, l'île de Phu Quoc apparaît, tache verte dans la mer, des montagnes recouvertes de forêts denses. L'île semble déserte.
02:00 PM atterrissage sur une petite piste au-delà des montagnes, du coté de l'Océan. A Duong Dong.
A l'arrière de l'hôtel, un bungalow à flanc de colline nous accueille. Trop de chaleur à l'extérieur, heureusement, à l'intérieur, il y a de l'air conditionné. Il est l'heure de la sieste vietnamienne.
Plus tard, une tentative nous amène au bord de l'eau. Le sable est très chaud. Il est mouvant au bord de l'eau. Vite la piscine pour se rafraîchir.
A 9:00 PM, nous nous retrouvons sur la plage. Il fait très noir.
On distingue quelques faibles lumières au large. Notre bateau y est ancré. Nous le rejoignons en canot pneumatique. Le bateau rejoint la mer pour trouver des zones de pêche aux calamars.
Pour patienter, nous partageons une soupe, du riz, des calamars... Le tambour bouge. On ramène le calamar au sec. Et la pêche continue.
Après quelques heures, retour à la plage.
La montagneuse et verdoyante île de Phu Quoc se love aux creux du golfe du Siam, à 45 km à l'ouest d'Ha Tien et à 15 km des côtes cambodgiennes. Elle a la forme d'une larme de 48 km de long et d'une superficie de 565 km². Elle fait partie de la province de Kien Giang et compte 18000 habitants.
J'ai le sentiment d'être au bout du monde. Comme à Fergana en Ouzbékistan ou à Kontum, sur les Hauts Plateaux. A la tombée de la nuit, ils vendent encore leurs pêches. Nous achetons des crustacés pour le souper. Des escargots.
Au retour, visite de la fabrique de sauce réputée de poisson, le nuoc mam. Ensuite après le repas dans la ville de Duong Dong, il est temps de faire les achats au marché.
En 1760, un jeune évêque, monseigneur Pigneau de Behaine utilisa Phu Quoc comme base d'opérations de 1760 à 1780 pour soutenir le prince Nguyen Anh, futur empereur Gia Long, qui était poursuivi par les rebelles Tay Son.
Le 26 octobre 1920, un petit fonctionnaire, Ngo Van Chieu, arrive à Duong Dong. Il y restera jusqu'au 29 juillet 1924. Une colline domine le village.
Il se rend au sommet et face à l'immensité de l'océan , il demeure silencieux. Il prie, il réfléchit. Comme aucune religion ne répond à sa soif de spiritualité, il renoue son dialogue avec l'Au-delà. Il renoue avec les séances de spiritualité dans la pagode Quan Am Tu. C'est là que le 8 février 1921, il entre en contact avec l'Etre suprême, à la suite de quoi il fonda une nouvelle religion, le caodaïsme.
Les séances se poursuivent à la pagode Sung Hung Tu. C'est à Duong Dong que, un matin, étendu dans son hamac, un œil de grande taille apparu à Ngo Van Chieu et devint ainsi le symbole du caodaïsme. Le gouverneur de Cochinchine décide de l'affecter à Saigon. A partir du 30 juillet 1924, Ngo Van Chieu poursuit sa carrière au Deuxième Bureau du Gouverneur de la Cochinchine.
Bientôt, dans un prochain carnet de voyage, je vous parlerais du grand temple Cao Dai à Tay Ninh.
Comme d'autres territoires vietnamiens du secteur, l'extrémité nord de Phu Quoc, à la limite des eaux territoriales cambodgiennes, a fait ces dernières années l'objet de disputes entre Thaïs, Khmers et vietnamiens.
Actuellement, une partie de l'île est classée zone militaire mais tout le reste de Phu Quoc garde son attrait.
Au petit matin, retour à l'aéroport. 08:20 envol vers Saigon.
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